Samedi dernier, sans vraiment le savoir, 4 courstoutdoubs ont participé au trail le plus médiatique de l’année : des articles dans tous les journaux locaux et nationaux (même chez nos amis helvètes), des vidéos sur toutes les chaines de TV, sans oublier un passage dans le 20h00 de TF1.
Et des questions sur toutes les lèvres de nos amis le lendemain : Vous y étiez ? Vous avez bien récupéré ? Vous avez survécu ?
Et pourtant, pas de grands cols à franchir, pas de centaines de kms à parcourir ni de conditions climatiques cataclysmiques à affronter pour mériter de telles considérations, mais un nom déjà prémonitoire l’Xtreme trail d’Ornans.
Les 25kms et 900m de D+ annoncés ne nous avait pourtant pas trop effrayé. On pensait, certes en baver un peu sur ces sentiers escarpés du Doubs mais pas en ch… à ce point. Les organisateurs ne nous avaient pas dévoilé toutes les difficultés et j’avoue que certaines ont été difficiles à digérer.
Mais ne commençons pas par la fin et reprenons au début, sur la ligne de départ samedi matin parmi les 250 concurrents encore frais et bien décidés à savourer ce beau trail régional.
Tout commençait bien, la pluie annoncée faisait la grasse matinée, la brume se levait sur la vallée de Loue et Marcel (son nom a volontairement été changé) lançait la cuisson du riz pour le repas d’après course.
L’ambiance était détendue parmi les CTD présents (Patricia, Dorothée, JC et Olivier), on en oublia même l’échauffement et partons donc finalement tranquillement en queue de peloton.
Talonné par JC, je décide de partir prudemment et ne fait qu’une bouchée de la première bosse (3km pour 200mde D+). Nous sommes maintenant sur le plateau surplombant la ville et nous profitons du panorama avant la descente. La pluie de la veille a rendu les chemins un peu gras et glissant et la descente face à la pente dans les champs s’avère alors assez périlleuse. Mais c’est mon point fort et j’accélère. Je double et distance JC.
Au km 7, nous attaquons la seconde bosse, un peu plus raide que la première, elle permet à JC de revenir. La pente n’a pas de prise sur lui, alors que mon petit groupe marche, il nous double en trottinant. Je m’accroche car le sommet est proche, je zappe le ravito et rattrape JC.
Je profite même de la descente suivante pour creuser l’écart. Mais après 2 km de faux plat montant dans la forêt il revient à nouveau et me distance irrémédiablement. J’avais espéré une belle descente technique pour tenter un éventuel retour mais les 4 kms sur le plateau et la descente sur le village assez roulante me sont trop défavorable.
Nous sommes alors au km 15 et nous retraversons la Loue et le village d’Ornans qui se réveille tranquillement. On peut presque apercevoir Marcel mélangeant le maïs dans sa salade de riz.
Au départ de la troisième montée, nous somme agréablement surpris de voir Jean Paul qui est venu nous booster avec ses chaleureux encouragements (et on en aura besoin) car celle ci s’avèrera beaucoup plus difficile que les 2 premières. Elles commencent par des marches trop hautes et très espacées. Même JC avec ses jambes de 2 mètres a souffert. Et, alors que l’on pensait avoir enfin retrouvé un chemin acceptable, des rochers se dressent devant nous, il va falloir monter à l’échelle !
La fatigue commence à se faire sentir, je me retrouve seul après la descente pour affronter la dernière bosse. Elle est un peu plus longue que la troisième mais légèrement moins raide. 4 coureurs me rejoignent et je m’accroche à ce petit groupe.
Puis c’est la longue descente sur l’arrivée, 1 coureur ne peut suivre, la deuxième féminine chute et freine un peu, nous ne sommes plus que 2 pour le dernier km. J’ai encore assez de force pour accélérer et finir rapidement pour échapper à une pluie de plus en plus forte à moins que cela soit du à l’odeur alléchante du plateau repas.
JC est arrivé depuis 5 minutes, il a froid et est trempé alors nous décidons de ne pas trainer sous cette tempête et nous dirigeons vers les vestiaires de la piscine.
Sous l’eau délicieusement chaude de la douche on ne peut s’empêcher de penser aux filles qui sont en train de courir sous une pluie maintenant battante et fraiche.
Allez courage les filles, l’arrivée est proche !! Les douches et la salade de riz vous attendent !!!
Les filles arrivent trois quart d’heure plus tard pensant en avoir terminé avec cette épreuve ponctuée par une météo finale difficile, mais non …..
En effet, comme dis JC, cette année l’extremitude du trail n’était pas dans les terribles marches et l’échelle des 2 dernières montées mais elle se cachait dans la digestion du plateau repas.
Alors que nous avalions tranquillement notre salade de riz préparée avec amour par Marcel, en regardant les champions et championnes se succéder sur les podiums, nos rêves de podium se sont alors transformés en rêve de trône.
Un trône indispensable pour évacuer le joli staphylocoque que notre ami Marcel avait malencontreusement et involontairement caché dans sa salade de riz. Une épreuve très longue et difficile. Si quelques heures auront suffi pour JC et moi ce fut plus long et douloureux pour Patricia et Dorothée.
Le trône d’or revenant à Carole, la copine de Patricia qui passa 2 jours à l’hôpital
Mais désormais tout va bien pour les CTD et les autres , tout le monde a récupéré !!!
Résultat officiel sur 220 arrivants
1er Thibault Baronian en 1h49 min
39ème JC en 2h26 min
52ème Olivier en 2h 31 min
205ème Patricia en 3h 16 min
210ème Dorothée en 3h 27 min